Selon une mise à jour trimestrielle de Bank Al-Maghrib (BAM), la banque centrale du Maroc, la demande sur le marché immobilier est particulièrement déprimée puisqu'elle a chuté d'environ 17% à la fin des trois premiers mois de 2023.
La croissance globale du marché immobilier national reste largement sous-optimale, avec une moyenne de seulement 0,8 % sur un an au premier trimestre 2023, a indiqué BAM.
Alors que les locaux commerciaux bénéficient de la reprise des activités économiques après la pandémie, avec un taux de croissance de 3,7 % sur un an au premier trimestre 2023, la croissance du marché du logement est stagnante.
La croissance annuelle moyenne du prix d'un appartement au Maroc est de 0%, et le prix des logements (villas, maisons et appartements) se dévalorise légèrement au rythme annuel de 0,1%.
L'état du marché immobilier marocain est depuis longtemps une préoccupation majeure de la banque centrale du pays. Avant la décision du BAM d'augmenter les taux d'intérêt pour maîtriser l'inflation en septembre 2022, la banque centrale avait cité les difficultés du marché immobilier marocain parmi les principaux facteurs.
Depuis lors, cependant, BAM a augmenté ses taux d'intérêt à quatre reprises, adoptant la politique monétaire la plus dure que le pays ait connue depuis que la banque est devenue responsable des politiques macroéconomiques en 2006.
Le ralentissement de l'économie dû aux chocs consécutifs a exacerbé cette tendance, mais le marché immobilier marocain était en pleine spirale bien avant l'épidémie de COVID-19.
Les données du Global Property Guide, un cabinet d'études, montrent que le marché immobilier marocain a amorcé un déclin abrupt et continu en 2017.
« Le marché immobilier marocain reste faible, dans un contexte de ralentissement de la croissance économique. Les prix de l'immobilier baissent progressivement. Les transactions restent déprimées. Et le marché hypothécaire ne cesse de diminuer », explique le Global Property Guide dans un rapport publié en mai 2023.
Selon les insights du Global Property Guide, en 2022, presque toutes les grandes villes marocaines ont enregistré des performances « ternes ». Casablanca, le principal pôle économique du Maroc, a vu les prix de l'immobilier augmenter d'une moyenne de 0,2% sur un an, mais le taux de croissance ajusté à l'inflation tombe à -7,2%.
La ville de Marrakech, deuxième pôle immobilier le plus prometteur du Maroc, a vu les prix de l'immobilier résidentiel rester inchangés en 2022 mais ont chuté de 7,4% en termes réels. Dans le même temps, la capitale Rabat a connu une croissance des prix de l'immobilier de 0,8 %, ce qui, ajusté à l'inflation, représente en fait une baisse de 6,7 % en termes réels.